Ame d’enfant


Vers la fin du printemps, une nuit, alors que la pluie cessait et que l’éclat de la Lune était brouillé, j’ai composé ce petit conte pour toi…

Assis toi et écoute. Ecoute ce doux vent qui sirote le chant des oiseaux avec délectation. Nous allons entrer dans une autre dimension…

Il était une fois, deux jeunes et intrépides enfants, Pierre-Louis et Emeraude, qui se promenaient au bord de la mer. Leurs parents les accompagnaient. Ils trempaient leurs petits pieds et s’éloignaient peu à peu… Soudain, la brume installa ses troupes et sépara les enfants de leurs parents…

Des voix s’élevaient derrière ce rideau opaque : « Mes chéries… ! Où êtes-vous ? »

Les parents de Pierre-Louis et Emeraude nageaient dans ce brouillard épais. Les voix disparaissaient derrière une brume qui finit par s’estomper.

Un vieux gréement se tenait là avec majesté… Il semblait attendre… Attendre depuis longtemps.

Pierre-Louis et Emeraude, habités par la curiosité, étaient tentés de monter à bord de ce bateau.

Le navire semblait vide : un fantôme des mers qui caressait le regard des enfants. Puis, un bruit suspect jaillit de nulle part. Un petit singe, habillé d’une salopette rouge, apparu. Il invita Pierre-Louis et sa sœur aînée Emeraude à le suivre dans la cabine du capitaine. Dans cette cabine se cachait une malle, une malle magique. Elle contenait « tous les trésors de la Terre », racontait le texte inscrit à même sur la malle. Pierre-Louis l’ouvra puis y glissa la main, l’avant-bras, l’autre main une jambe puis tout le corps entier… Et à Emeraude de faire de même.

Les jeunes enfants avaient ouvert une porte sur un monde onirique : la flore colorait la cité Ghandêq. Il y régnait une atmosphère trempée, apaisante, sereine. Puis, Pierre-Louis sentait que quelque chose de singulière les épier cachée derrière ces hautes colonnes qui semblaient des arbres portant le toit du monde… Soudain, un être étrange s’approcha d’eux, sans crainte. Il paraissait confiant. Il s’agissait d’un Naya à tête de bouc. Maintenant, il n’était plus qu’à quelques mètres d’eux. Pierre-Louis, intimidé et un peu sur ses gardes, se cacha derrière sa grande sœur. Emeraude, 8 ans, connaissait les créatures de l’imaginaire : ceux de l’autre côté du miroir. Elle était devenue experte en la matière. En effet, sa mère lui contait des histoires de la princesse Aïs de Gorador. Les Gnums, les karakkass, les Naya à tête de bouc et autres créatures singulières, qui peuplaient le royaume, faisaient vivre l’imagination des enfants depuis la nuit des temps. Mais, la plupart des cas, les enfants grandissaient. Ils devenaient des adultes et oublièrent ces mondes oniriques, aveuglés par les responsabilités que leur fonction d’adulte leur imposait.

Pierre-Louis, 5 ans, était fasciné par les parfums, les couleurs, le goût sucré de l’air qu’il respirait. Le Naya était face aux enfants. Il leur parla en une langue que seuls les enfants connaissent. Une langue magique qui fait apparaître d’autres êtres enfouis dans la mémoire des enfants…

Soudain, une jeune femme à la beauté sans pareille et à l’aura bienfaisante, s’invita au comité. Elle chercha de ses yeux doux le petit Pierre-Louis qui maintenant souriait. La jeune femme pris les enfants par la main et les emmena en un lieu empreint de féerie. Elle ne parla pas durant le trajet. Puis, des créatures magnifiques entouraient le petit groupe…

Là se tenait une femme d’une beauté manifeste. Elle se présenta aux enfants sous le nom d’ Aïs de Gorador… C’était la plus belle princesse de tout le royaume. De sa voix, elle envoûtait les hommes avec poésie.

Ce qui attendait les enfants dans cette formidable aventure n’était rien à côté de ce qu’ils avaient pu apercevoir…

Puis, leurs paupières se fermaient, plongés soudainement dans un rêve féerique… que seuls l’âme d’enfant peut ressentir dans son coeur…

 

Emorizo


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